C’est la plus chère des énergies de chauffage, mais elle reste pourtant utilisée par un bon tiers des français. Disponible et facile à utiliser pour se chauffer, l’électricité fait de la résistance. Grâce à des appareils plus performants et toujours aussi faciles à installer, elle reste malgré tout pertinente dans certaines situations.
Est-il encore raisonnable de choisir le chauffage électrique ? Alors que le gaz coûte deux fois moins chers, que les énergies renouvelables sont en plein essor, quels arguments peuvent donc plaider en sa faveur ?
D’abord il faut préciser que certains appareils de chauffage comme les chaudières ou les poêles à pellets utilisent l’électricité pour démarrer, quand les pompes à chaleur ou les ballons thermodynamiques l’utilisent pour fonctionner. Mais pour les radiateurs exclusivement alimentés à l’électricité, on estime qu’un kW de chaleur produit coûte environ 14 centimes contre 3,5 pour le bois Un petit calcul suffit pour comprendre que la facture de chauffage sera jusqu’à 4 fois plus élevée pour un logement équipé d’un chauffage électrique plutôt que d’une chaudière à bois.
Autre limite, qui concerne tous les logements construits après le 1er janvier 2013, la RT 2012 impose un niveau de consommation énergétique limité à 50 kWh/m²/an. Un score qui rend forcément obsolète certains modèles de radiateurs, à commencer par les convecteurs qui consomment plus qu’ils ne chauffent.
Enfin, la production d’électricité en France, provenait encore à près de 50% de source nucléaire en 2014. Une faiblesse écologique qui interdit tout encouragement financier des autorités comme elles peuvent le faire pour d’autres énergies de chauffage.
Toutefois, si certains appareils de chauffage électriques sont incompatibles avec le niveau BBC, d’autres le sont parfaitement comme les radiateurs à inertie ou accumulation.
Et si le prix du kW fourni par les radiateurs électriques reste le plus cher du marché, il faut souligner que leur installation comme leur entretien ne coûtent quasiment rien. Ces appareils fonctionnant par simple raccordement à une prise de courant, ils peuvent s’installer ou se remplacer ponctuellement, ce qui réduira souvent l’investissement de départ. Moins chère à l’achat, une installation de chauffage électrique le sera plus à l’usage. Il s’agit donc de faire un calcul à plus ou moins long terme avant de se lancer.
Des radiateurs plus efficaces
De multiples technologies ont permis aux radiateurs électriques d’améliorer leurs performances. À commencer par la technique de l’inertie qui favorise autant le confort que les économies d’énergie. La méthode la plus répandue consiste à réchauffer un fluide caloporteur qui circule ensuite dans toute la surface de l’appareil. Mais certains modèles possèdent aussi un corps de chauffe en fonte ou en aluminium pour une diffusion encore plus optimale de la chaleur.
L’inertie permet de restituer une chaleur douce et homogène du sol au plafond, mais aussi de rentabiliser l’énergie utilisée en chauffant moins longtemps à moindre coût. Dernier argument, ces radiateurs permettent des déclinaisons esthétiques très variées, comparables à celles des modèles à eau chaude. Des couleurs, des formes, et des matériaux qui permettent de les envisager sous un angle décoratif, inédit jusque là pour le chauffage électrique. Seul bémol, une montée en température plus lente que les anciens modèles, mais qui peut être compensée par l’ajout d’une façade rayonnante.
Pour aller encore plus loin, les radiateurs à accumulation emmagasinent la chaleur pendant les heures creuses EDF dans un bloc en briques réfractaires pour la restituer par rayonnement aux heures pleines. Pour encore plus de précision et une montée en température rapide, un ventilateur situé en bas de l’appareil permet d’accélérer la diffusion de la chaleur. La puissance de ces appareils doit en outre être surdimensionnée par un coefficient minimum de 1,8 pour accumuler suffisamment de chaleur. S’ils sont plus coûteux à l’achat, investissement est rentabilisé à l’usage car ces modèles à accumulation consomment beaucoup moins d’énergie au quotidien.
Des nouvelles fonctionnalités
Technologie oblige, les nouveaux radiateurs électriques présentent aussi des qualités électroniques pour réaliser des économies conséquentes. Outre les fonctions hors gel et éco qui permettent de fonctionner à minima quand vous êtes absents, beaucoup de modèles sont désormais équipés de détecteur de présence ou encore d’ouverture des fenêtres. Cela permet à ces appareils d’ajuster eux-mêmes leur consommation en fonction des besoins sans que la main de l’homme n’est à intervenir.
Autre avantage, les radiateurs électriques peuvent faire l’objet d’une programmation plus ou moins développée. Un boîtier intégré, parfois assorti d’une télécommande, permet de contrôler la température de l’appareil, mais aussi d’en ajuster les consommations. En prévoyant des plages de chauffage adaptées, il est possible de réaliser de vraies économies.
Enfin aujourd’hui, certains appareils proposent d’aller encore plus loin en décentralisant leur pilotage sur un smartphone ou un ordinateur pour vous permettre de les piloter même en cas d’absence.
Au niveau du prix
Le prix des appareils dépend d’abord de leur performance et de leur puissance. Pour un radiateur à inertie, il faudra compter entre 300€ et 1000€ et jusqu’à 2000€ pour un modèle à accumulation. Un investissement certes léger, mais qu’il faudra multiplier par le nombre d’appareils nécessaires aux besoins de chaque pièce concernée.
Encore plus difficile de dire combien coûte à l’usage d’un radiateur électrique car le prix dépendra non seulement des qualités de l’appareil, mais aussi des performances énergétiques du bâtiment qui impacteront sur l’utilisation de l’appareil. À titre indicatif, on considère que la consommation annuelle moyenne pour chauffer un logement de 100m² est 10 000 Kwh. Selon les fournisseurs, les taxes locales et les moments de la journée, les tarifs du kWh varient entre 0,12 et 0,15€ soit une facture annuelle de chauffage de 1200 à 1500€.
Opter pour des radiateurs électriques
S’il faut les exclure définitivement comme unique solution de chauffage dans un logement mal isolé, les radiateurs électriques restent pertinents dans certaines situations. Pour chauffer ponctuellement une pièce non utilisée ou en renfort d’un système central tributaire des conditions extérieures, ils restent dans la course. Un glissement d’un chauffage électrique principal à un chauffage d’appoint s’illustre particulièrement avec les radiateurs mixtes qui permettent de jongler entre chauffage central et électricité en fonction des besoins et des moments de l’année. Ces modèles permettent ainsi de procurer de la chaleur ponctuellement aux intersaisons grâce à un fonctionnement électrique d’appoint, même lorsque le chauffage central est interrompu. D’abord réservée aux sèche-serviette, cette mixité s’étend désormais à certains modèles de radiateurs pour pièces.