Symbole absolu du chauffage, le feu de bois n’a pourtant pas toujours été le moyen le plus efficace pour chauffer une maison. Mais en fermant leurs foyers, les cheminées ont considérablement gagné en performance, au point de revenir aujourd’hui dans la course des équipements de chauffage les plus performants du marché.
C’est une sacrée transformation. En 20 ans, les cheminées ont effectué une transition globale en modernisant aussi bien leur design et leurs performances. Un saut dans la modernité qui se résume essentiellement à la fermeture de leurs foyers. Une idée toute simple qui a pourtant tout changé. Trop gourmandes en bois, peu chauffantes et surtout trop ouvertes à l’air extérieur, les cheminées à l’ancienne ne répondaient plus du tout aux nouvelles exigences thermiques. Mais en fermant les foyers, on parvient à rendre totalement étanches ces appareils et ne plus mettre à mal les efforts d’isolation dans la maison. On gagne alors en performance et en autonomie, certains modèles pouvant atteindre des rendements jusqu’à 85% et fonctionner jusqu’à 12 heures avec un seul chargement. Des qualités qui permettent à ces cheminées nouvelle génération de reprendre une place importante dans l’univers du chauffage domestique. Au point d’ailleurs que certains modèles sont suffisamment puissants pour participer au chauffage de toute l’habitation, par exemple grâce à un système de canalisation qui prélève l’air chaud dans la hotte pour l’acheminer jusqu’à des pièces éloignées.
Toutes ces évolutions bouleversent la conception classique des cheminées, qui passent du statut de simple objet de confort et d’ornementation à celui de véritable acteur du chauffage.
Logement en construction
Un logement construit après le 1er janvier 2013 doit consommer en moyenne moins de 50 kW/m²/an. Un score impossible à atteindre avec une cheminée ouverte dont le conduit d’évacuation des fumées produirait une trop grande perte de calories lorsque l’âtre n’est pas utilisée. Mais il reste possible d’installer une cheminée dans un logement neuf, à condition de l’équiper d’un foyer fermé. Une solution qui reprend d’ailleurs l’ensemble des codes esthétiques d’une cheminée classique à une exception près : un système vitré parfaitement étanche qui fait barrage entre l’âtre et le reste de la maison.
Mieux encore, cette fermeture du foyer permet d’en décupler les performances. Parce qu’elle permettra de maîtriser avec précision la quantité d’air introduit pour la combustion, mais aussi d’intervenir sur sa qualité. Plus puissants, les foyers fermés sont aussi beaucoup plus écologiques et économiques, car ils consomment moins de bois et génèrent plus de chaleur. Si la puissance nominale généralement constatée pour ces appareils tourne autour de 8 à 10 kW, certains modèles peuvent monter jusqu’à près de 20 kW.
Quant aux rendements, ils dépassent aujourd’hui sans difficultés les 70 %, atteignant jusqu’à 85 % pour les modèles les plus perfectionnés.
Logement en rénovation
Aucune réglementation n’encadre la rénovation d’une habitation existante, mais si les travaux sont motivés par une amélioration des performances énergétiques du bâtiment, il faudra se pencher sur la présence d’une cheminée ouverte dans le logement. Si c’est le cas, c’est une bonne nouvelle car il s’agira d’une excellente façon de gagner en efficacité thermique en installant un insert.
Comme leur nom l’indique, ces caissons étanches à double cloison se glissent dans l’âtre d’un foyer existant. S’ils sont tributaires de la configuration de la cheminée existante, il existe de nombreuses déclinaisons de formats qui permettent à n’importe quelle cheminée d’en être équipée. Très simples à mettre en oeuvre, ces appareils ne nécessitent pas de monter une structure ou un conduit de fumée puisqu’ils existent déjà. Il sera toutefois préconisé de tuber l’évacuation en place pour garantir le respect des normes actuelles de sécurité. Dans le cadre d’une rénovation thermique, l’installation d’un insert est donc doublement payante : elle permettra non seulement d’améliorer l’étanchéité du bâtiment (et donc de limiter ses besoins énergétiques) mais aussi la puissance et le rendement de l’âtre qui produira plus de chaleur tout en utilisant moins de bois.
L’esthétique et l’efficacité
Les foyers fermés comme les inserts se déclinent dans une incroyable diversité de choix, qu’ils soient esthétiques ou énergétiques leur permettant de s’adapter à toutes les catégories d’intérieurs et tous les besoins.
Des plus classiques aux plus originaux, des plus traditionnels aux plus contemporains, les modèles se composent toujours d’un coffrage. Proposés dans de nombreuses déclinaisons de matériaux et de couleurs, ces décors polyvalents s’envisagent indépendamment du foyer.
Les amateurs de cheminées rustiques pourront ainsi parfaitement marier un foyer dernière génération avec un habillage traditionnel fait de poutres et de parements de pierre.
Les foyers eux aussi sont proposés dans de très nombreuses variantes de formats et de dimensions. Du rectangle classique au 16/9 plus contemporain, en passant par les modèles tunnels qui permettent d’apprécier la vision du feu depuis plusieurs espaces, les déclinaisons sont illimitées.
Au-delà de ces caractéristiques de formes, les cheminées modernes connaissent également une diversification de leurs ressources génétiques. Si les modèles à bûches demeurent leader du marché pour le spectacle incomparable qu’offre la combustion de ce matériau, d’autres alternatives énergétiques s’imposent peu à peu. D’abord les foyers à granulés offrent un grand confort d’utilisation, notamment grâce à un fonctionnement et une alimentation automatisés. Ces modèles profitent aussi de la grande précision de combustion du granulé qui leur permet d’atteindre des rendements de 85% en moyenne quand les modèles à bûches dépassent rarement les 75%.
Au niveau du prix
Outre l’achat de l’appareil, la mise en oeuvre d’un foyer autonome implique la création d’un conduit d’évacuation quand l’installation d’un insert sra souvent doublée du tubage du conduit existant.
Ainsi le foyer seul coûte en moyenne entre 1500€ et 5000€ selon les modèles, mais son installation peut doubler la somme investie selon le cas. D’une situation à l’autre, l’installation d’un foyer pourra donc coûter entre 3000€ et 10 000€.
Néanmoins, de nombreuses aides financières existent pour diminuer cet investissement, et notamment le crédit d’impôt (CITE) qui s’élève à 30%.
Si l’utilisation d’un foyer à bois permet de profiter du coût intéressant de cette énergie, le retour sur investissement sera d’autant plus rapide avec un insert. Car l’installation de cet appareil sur un foyer ouvert existant permettra non seulement de profiter de meilleures performances de combustion, mais aussi d’améliorer l’étanchéité générale du bâtiment. Dans certains cas, l’opération pourra faire économiser jusqu’à 40% d’économies sur une facture de chauffage.
Opter pour un foyer à bois
Si vous possédez une cheminée ouverte, l’installation d’un insert est sans doute l’opération la plus rentable qui soit et s’imposera naturellement. Mais les avantages comme les inconvénients de la mise en oeuvre d’un foyer fermé sont comparables à ceux d’un poêle. À bûches ou à granulés, il offrira une chaleur douce et homogène et conviendra au chauffage des pièces de vie ou du reste de la maison s’il est canalisé ou hydraulique, et suffisamment puissant.